• Caroline STIL, Diplômée de l'Ecole du Louvre
galerie
religieux

Elie et l’Ange dans le désert- Elisabeth Wagner-Salles vers 1840/50

Historique de l’intervention

Ce magnifique tableau du XIX° siècle a été restauré grâce à la volonté de Mme Joëlle Delsalle, maire de Berzé le Châtel, ainsi qu’à celle de ses conseillers municipaux. Il a fallu des années de patience à Mme le Maire pour réunir les fonds et motiver ses conseillers et élus pour faire restaurer à la fois ce beau tableau et plusieurs vitraux de l’église qui ont bénéficié du mécénat privé et d’entreprise ainsi que du soutien de la Fondation du Patrimoine (représentée en Saône et Loire par M Jean Guillaume).

Le travail a été suivi par M André Strasberg ( Conservateur des Monuments Historiques de Saône et Loire) et par M Michaël Vottero (Monuments Historiques de Bourgogne-Franche Comté, DRAC de Dijon). L’œuvre n’est ni inscrite ni classée au répertoire des Monuments Historiques mais va peut-être le devenir…

Le cadre a été restauré par Frederic Nicol (Ateliers Restaur’art, Lyon 2°).

Qu’ils soient tous remerciés ici pour leur soutien, leurs conseils et leurs encouragements !

L’auteur

Cette artiste a eu un destin exceptionnel: née à Dresde, en Allemagne dans une famille ouverte sur les arts, elle part à Paris à une époque où les femmes sont peu admises dans les Cours des Beaux-Arts et les Ateliers. Elle se fait pourtant une place et expose au Salon Officiel, en signant comme le faisaient alors certaines de ses collègues, de son seul nom sans mettre un prénom qui pourrait éclairer les visiteurs sur l’identité féminine de l’artiste ! Ironie du sort, elle épouse un célèbre décorateur originaire d’Aix en Provence, Jules Salles, et celui-ci, fier de la renommée de sa femme, va ajouter son nom au sien, devenant Jules Salles-Wagner ! Si la peinture religieuse occupe une partie de sa production, le portrait, surtout féminin ou romantique (couples) est une partie importante de son œuvre.

Quelques détails avant-après



Cette dernière image avant-après avec une photo prise in situ avant et une photo en atelier à la fin de la restauration: on peut mesurer à quel point le vernis jaune empêchait de découvrir la vraie nature de la palette de Mme Wagner Salles et aussi un aspect graphique de cette œuvre (par exemple, les cheveux d’Élie sont en partie gravés dans la masse avec le dos du pinceau). Malgré les petits accidents de la toile assez nombreux, elle n’a pas été rentoilée car elle est de belle qualité et résiste encore dans sa cohésion générale mais il a fallu deux remises à plat pour venir à bout des déformations de la toile, pourtant moyennement importantes.

Une seconde version de la rencontre d’Élie et l’Ange par Mme Wagner-Salles est conservée au Musée des Beaux-Arts de Lyon; cette dernière représente la première apparition de l’Ange (il lui apporte du pain et de l’eau) et celle de Berzé est la seconde (Élie a déjà bu, il a posé la cruche et mangé le pain et s’est de nouveau endormi; c’est alors que l’Ange revient lui dire que Dieu l’attend sur le Mont Sinaï).

Ce tableau a été reçu au classement des Monuments Historiques en janvier 2016 et m’a permis de remporter le Prix Départemental des Métiers d’Art de la Chambre des Métiers de Saône et Loire en juin 2016.

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